édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

Tout est là !

Du soleil, des poissons volants, des sargasses : « tout est là », comme l’écrit Pierrick Penven (Zéphyrin) et même si la brise de secteur est-nord-est qui les pousse depuis hier vers la Martinique n’est pas très tonique, les concurrents de la Transquadra ne boudent pas leur plaisir de naviguer enfin en short et t-shirt, vers le but !
(Photo @Alex Ozon (Saprisiti))

Ce plaisir retrouvé n’empêche pas la compétition de battre son plein ! C’est en effet maintenant ou jamais pour capitaliser sur son placement, tirer le meilleur de son bateau et des marins. Ceux qui ont su ou pu se préserver vont notamment pouvoir sortir du bois et faire parler la poudre.

A noter d’ailleurs ce matin la jolie remontée de Frédéric Couture (Be Happy) qui a gagné deux places et 20 milles sur la tête de flotte en 24h, chez les solitaires.
Même progression pour le duo Bernard Mallaret/Denis Infante (Euro-Voiles), 2e des doubles Atlantique : ils étaient 5e il y a 36h. L’avance des leaders Noël Racine/Ludovic Sénéchal (Foggy Dew) reste cependant (très) confortable : 88 milles.
Ça bouge aussi chez les Méditerranéens avec un changement de leader : les « Figaristes » de Shamrock V (Bruno Maerten et Olivier Guillerot) ont repris les rênes de la flotte, mais les frères Lacombe (Bidibulle) et le duo de Gilolo (Jean-Christophe Petit et Grégoire Comby) ne sont pas loin… Et, comme l’écrivait hier Julien Lacombe : « Ce matin, Shamrock est le nouveau leader en temps réel, mais comme c’est un bateau plus gros (Figaro ll), il doit arriver avec à peu près 100 miles d’avance sur nous pour nous passer en temps compensé, alors on ne lâche rien ! »

Il n’y a d’ailleurs pas que les podiums qui sont âprement convoités. Ça bataille à tous les étages, comme le prouve ce mot d’hier de la paire de Ruban Vert (Jean-Yves Bonsergent et Paul Codron), 31e ce matin : « le moral est excellent et les classements provisoires nous mettent en joie. Ne nous emballons pas, tout ceci n’est que provisoire, mais ça fait un immense plaisir aux régatiers que nous sommes d’être un peu dans le match en temps compensé ! »

Bref, cette bonne humeur générale (qui n’aurait peut-être pas été aussi marquée si les concurrents avaient bénéficié de conditions clémentes pendant toute leur transat ?), ne devrait qu’aller crescendo puisque la brise d’est-nord-est encore peu soutenue et instable dont presque tous les concurrents bénéficient ce mardi devrait se renforcer demain et se stabiliser dans les jours à venir.

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Les mots du large

Pierrick Penven (Zephyrin) : alizés, poissons volants, sargasses… tout est là.
Activité macramé hier : l'axe du vit de mulet s'en va... Alors j'essaie de faire tenir tout ça.
Autrement alizés, poissons volants, sargasses... tout est là.
Une pensée pour ceux qui ont dû arrêter.
Pierrick

Bertrand Bore et Claude Dabir (Makossa) : boulettes de bananes vertes
Quelques News de Makossa avec un À comme souplesse sur les Antero postérieurs, comme Amitiés franco iranienne ou comme À table, bref vous nous situez.

Aujourd’hui je veux partager avec vous un sujet de fond essentiel à bord : le devenir de la banane verte.

Convaincu des bienfaits de la banane, Claudio et moi-même avions chargé une belle palette de banane verte, avec les deux tonneaux d’épices, la soute à voile est bien remplie !

Quelle ne fut pas notre surprise de constater que la banane verte restait verte et dure comme du bois. En fait, je pense que nous avons embarqué les bananes de décoration des GO de la course ! celles pour faire ambiance Martinique !

La belle idée de nous filer des décos pour les bateaux, c’est vrai que nos intérieurs manquent de finesse et sentent pas mal la testostérone. Surtout après ces belles balades ds le nord de l’océan atlantique.

Alors oui se mettre dans l’ambiance avec un régime de banane attaché au-dessus de la table à carte, ça le fait, mais que faire des autres 25 régîmes bananes vertes embarquées ?

Avec Claudio, du coup, nous nous sommes faits un brainstorming banane verte au petit matin, Claudio est toujours plus créatif après une bonne nuit de sommeil, car pour bien dormir, on dort bien ! La mer est tellement calme que ça en est presque indécent.

Bref, après notre meeting international, le verdict est tombé. La banane va finir broyée pour faire des boulettes appâts pour notre pêche à la dorade de demain.

Donc depuis ce matin, j’écrase au marteau les 25 régîmes de bananes vertes. Je confesse que j en ai un peu marre…, mais Claudio tient beaucoup à son idée. Et vive la banane verte des organisateurs !!!

A part ça, un spi déchiré, de la broderie dans la GV et le génois, et on avance, on avance.

C’était Makossa avec un À comme on vous Aime quand même.

La bise

Gérard Quenot et Jérôme Apolda (Blue Skies) : shorts, tee-shirts et lunettes de soleil
Cette nuit, la dépression était positionnée plus au Nord que ne l'indiquaient les fichiers météo et les cartes isobariques. Du coup, elle nous a bloqués pendant de longues heures...
Aujourd'hui, avec le regroupement de la flotte, c'est un nouveau départ qui vient d'être donné pour les 1 200 miles qui nous restent à parcourir. L'anticyclone positionné sur les côtes américaines nous envoie un bon flux de Nord-Est... synonyme d'Alizés !! Il était temps, car nous avions déjà préparé une réclamation en bonne due forme auprès du directeur de course qui nous avait vendu une transat sous les alizés et au soleil, alors que jusqu'à présent, on a eu pratiquement que des dépressions, de la pluie, du vent, de la pétole... enfin tout sauf des alizés. Mais ce matin, on a enfin pu troquer bottes et cirés contre shorts, tee-shirts et lunettes de soleil !
Blue Oscar positionné plus au Nord-Ouest bénéficie encore d'un peu plus de pression, mais ça devrait s'inverser en soirée (on croise les doigts !)

Gérard & Jérôme

Alex Ozon (Sapristi) : On va passer une 30aine d'heures complexes
On rêverait d'alizés un poil plus soutenus... mais cette nuit et demain ça va être juste même limite pour faire tenir les spis... pas de répits pour les quadras !!!
Sinon Lili trace sa route tranquille sans trop s'affoler et me racontait qu’elle n’aurait pas voulu être dehors lors des grains et des coups de power.
On va passer une 30aine d'heures complexes avec cette mer. Rien n'est simple sur cette édition, jusqu'au bout
A bientôt par contre maintenant on va tout droit sur la MARTINIQUE !!!!!!!!!!!!!!!

Jean-Yves Bonsergent et Paul Codron (Ruban Vert) : on est en train de trouver ce que l’on est venu chercher
Je crois que l’on est en train de trouver ce que l’on est venu chercher dans cette transat. De longs bords de spi avec 25 nds de vent dans des beaux surfs plus ou moins contrôlés avec une température de 24 à l’ombre. Depuis 13h, les cieux semblent avoir dégagés la voie à de longues glissades. Les nuages sont encore là mais les trouées de ciel bleu se font de plus en plus nombreuses. Bientôt le grand ciel bleu ? Sûrement. Il est forcément quelque part au bout du chemin…

On constate que les milles s’enchainent à toutes allures. 100 milles en 13 heures, de plus en ligne directe vers le but.

Pour l’instant on a une arrivée estimée le mardi 15. Beaucoup plus tôt que prévu dans nos meilleures estimations à Funchal. On pensait à une arrivée le vendredi. A suivre et surtout ne pas vendre la peau de l’ours avant…. Vous connaissez la suite.
Côté bateau, il a l’air de bien se porter. Plus d’avarie majeure. On surveille les écoutes, les drisses, le mât, les haubans… Impec. On avait retendu les haubans à Madère. Les haubans ce sont ces grands fils d’acier qui tiennent le mât. Et bien on avait eu le nez creux car avec tout ce qu’on se prend de droite, de gauche, d’avant ou d’arrière… bien contents que ça ne bouge pas. On fait aussi la chasse à toutes les traces d’eau dans la cabine. On avait une petite fuite sur WC, aussitôt vue, aussitôt réparée. A l’intérieur un bateau doit être sec.
Côté équipage, inutile de dire que le moral est excellent et que les classements provisoires nous mettent en joie. Ne nous emballons pas tout ceci n’est que provisoire mais ça fait un immense plaisir aux régatiers que nous sommes d’être un peu dans le match en temps compensé. Et comme dit le proverbe paysan, c’est à la fin du marché que l’on compte les bouses. Alors on ne s’excite pas. (si quand même un peu…)
Notre quotidien est rythmé par des séances de barre, de sommeil, de repas partagés et de veille la nuit.

Tiens d’ailleurs à propos de veille. Comme je vous l’ai dit dans de précédents messages, le pilote automatique barre mieux que nous.  Notre rôle se limite à vérifier que tout se passe bien et à intervenir si besoin. Ce qui est assez rare, faut être honnête. Alors l’esprit vagabonde dans un demi sommeil et commencent les hallucinations qui m’amènent à faire des gestes trop bizarres… comme attraper un truc en l’air ou ramasser une tranche de fromage par terre, ou accueillir des gens à bord… il ne faudrait pas que je décide d’aller me baigner…. Ahahahahaha !!! Si certains d’entre vous ont l’habitude des plantes hallucinogènes, je suis preneur de partage d’expérience !
Voilà les nouvelles du jour qui commencent à sentir le sud…
Bon début de semaine à tous les gens du nord (par rapport à nous bien sûr…)
A très vite pour la suite

JY & Pau