édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

Nouvelles, mots et photos du large !

Benoit Cornet (Boldmove Nation) fait route vers les Açores, il jette l’éponge à cause de problèmes de pilote. 
Tandis que Jérôme Lesieur (Fantasia XIII), blessé au dos après une violente chute lors de la première nuit de cette 2e étape, reprend finalement sa route vers les Antilles. Sa blessure étant moins grave que craint initialement.

Frayeur pour Arnaud Vuillemin, mais tout est rentré dans l’ordre ; cogitation pour Alain Caudrelier ; réparation et satisfaction pour Olivier Lunven et route ouest pour de plus ne plus de coureurs…

Et trois photos d’Olivier Lunven (Pour Ferdinand), de Gilolo (Jean-Christophe Petit et Grégoire Comby) et de Bruno Maerteen et Olivier Guillerot (Shamrock) à voir sur la page Facebook de la course.


Olivier Lunven (Pour Ferdinand)
Voilà la réparation de la pantoire du tangon. Le seul bobo depuis le départ je crois comprendre qu’au Nord il y a eu quelques bobos. J’espère pour eux qu’ils sont encore à 100% de leur potentiel car c’est le cas pour moi.
Aujourd’hui, c’est grand soleil et la mer s’est rangée : ça a le goût des alizés alors on prend même si la route est encore longue et compliquée.

Arnaud Vuillemin (Jubilations Corses)
Depuis le début de la course, nous avons fait un cap au NO pour aller chercher du vent au nord. Et oui, l'Alizé devra attendre. Nous sommes plutôt dans une ambiance nord Atlantique : 25 nds de vent, mer forte, ciel gris.
Cette nuit j'étais sous petit spi et un ris dans la GV. Avec cette configuration, j'étais très stable malgré la forte houle. Le bateau partait dans des surfs endiablés sous pilote. Il gérait bien. Dans cette configuration sous pilote dans la baston je gardais l'équipement complet pour pouvoir sortir en cas de problème.
Les routages me font prendre une route très nord, j'ai un peu de mal à me dire qu'il faut autant s'écarter de l’orthodromie. Donc j'ai décidé de couper le fromage et d'empanner avant le routage.
Empannage double tangon a facilité la manœuvre dans la baston. Ça se passe plutôt bien.
Me voilà enfin en route vers le SO et la Martinique...vers le soleil !! Mais les Alizés devront attendre encore un peu, sur la route il y a une dépression qu'il faut gérer et essayer de passer au nord pour voir ses vents portants. Les fichiers sont encore incertains, mais il semble que ce soit jouable.
Ce matin, au réveil après un sommeil confortable de 20 minutes dans un lave-linge... la lumière du jour commençant à pointer son nez, il faut penser à couper les feux de navigation pour économiser l'énergie. Je coupe donc l’interrupteur sur le panneau électrique et je me rends vite compte de mon erreur : je viens de déconnecter le NKE, cad toute la centrale de navigation et le pilote !!!!
Je remets vite en route, mais le mal est fait : plus de pilote !! La sanction est immédiate, le bateau livré à lui-même, il met à peine quelques secondes pour partir au lof. Évidemment, je choisi de faire cette erreur lorsqu'il y a une rafale à 28nds. Je me jette à l’extérieur, les yeux encore embrumés de sommeil, le bateau se couche, les voiles claques... Vite il faut prendre la barre pour redresser le bateau, choquer les voiles, mais sans électronique : d'où vient le vent ? La mer est démontée... Il faut reprendre ses repères...
J'arrive à redresser le bateau, reparamètrer le pilote en mode vent réel, stabiliser le tout...
Je peux respirer.
Évidemment, je n'avais pas pris le temps de m'attacher. Pour cette fois-ci, pas de casse.
J’ai collé un scotch rouge sur l'interrupteur NKE !!!!

Alex Ozon (Sapristi)
Enfin une route directe vers les cocotiers !!!
Dur, dur la vie de solo et les petites galères matérielles...
Espérons qu'on ira au bout sans plus d'encombres ?
La folie rose me guette !

Bruno Maerteen et Olivier Guillerot (Shamrock)
Tout va bien à bord de Shamrock V
Dans la nuit, notre premier poisson volant nous a rendu visite. Il est bien vite retourné à l’eau, on n’a pas de bocal à bord !
Nous avons assuré jusqu’ici, la mer était chaotique et le vent fort sur cette fichue route Nord. Alors le classement s’en ressent !
Mais nous gardons notre objectif 1 en vue.

Alain Caudrelier et Didier Greggory (Plan International)
L’option Gd Sud parCap Vert s’avérait trop longue et incertaine au fil des fichiers. Elle sera peut-être bonne, mais faut décider. On a tourné à droite la nuit dernière, acceptant une zone de molle de 3 jours (pas bon pour les nerfs) pour essayer de trouver un passage dessus ou dessous des basses pressions qu’on voit se déplacer dans le 90 et s’écraser.
Avec quelles conséquences ??
Donc nous voilà toujours avec Karavel devant qui a fait la même analyse.
Beaucoup de temps à la table a carte pour décider et toujours un petit démon qui vient nous susurrer le doute. Saleté.
On est quand même contents de ne pas être partis au Nord même si c’est la route gagnante.
Le travail d’analyse, le rythme de sommeil haché et les décisions à prendre laissent un petite/moyenne boule dans l’estomac qui amoindrit le plaisir qu’on devrait avoir d’être là : très privilégiés.
Alain et Didier

Bertrand Fourmond, co-skipper de Bernard Graffan (Oxygen)
"Une nouvelle nuit passée en mer.
Les conditions ont été encore plus fortes que la nuit précédente.
Une mer à près de 4 mètres, un vent instable de 28 à 35 nœuds.
Nous sommes restés sous spi S4 avec un ris dans la GV et le bateau avance bien, jamais en dessous de 10 nœuds avec des surfs de 15 à 22. Notre pointe max avec je dirais une moyenne à 13 nœuds.
Nous avons fait nos relais de quarts.
Côté forme, ce n’est pas extra. Bernard lui va mieux maintenant. Chacun son tour. Je m’alimente très peu sinon je rejette à la mer et pourtant je n’ai pas de sensations de mal de mer. Je finis par prendre un comprimé (pensées à Romain A. lors de notre traversée Brésil-Port la Forêt)
Nous avons la barre qui grince et c’est pénible, un peu comme un gosse qui soufflerait dans un pipo, tu lui demandes de s'arrêter mais il continue !
Après analyse, c’est une rotule de safran et heureusement que nous avons une bombe de graisse de silicone.
Cote compétition, n’ayant personne sur l’AIS nous faisons notre route et nos choix météo. Nous chargeons seulement une fois par jours les fichiers des concurrents pour pas se faire influencer.
Nous sommes ravis de voir notre positionnement sur le groupe mais la route est encore longue.
Aujourd’hui je ferais un "ménage" humain et un changement de tenue n’ayant pu le faire depuis notre départ de Madère."