édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

Mes flots bleus...

« Coco », que l’on appelle aussi parfois Frédéric Ponsenard, est une figure de la Transquadra. Sa malice et son humour n’ont d’égal que sa gentillesse et sa bienveillance. Solitaire en mer, il revient sur la Transquadra pour la 6e fois consécutive : « pour vous ! », sourit-il. Pour retrouver les copains des précédentes éditions et découvrir de nouveaux camarades de transat, partager une aventure, sans cesse renouvelée. Bref, la Transquadra est entrée dans sa vie il y a 15 ans et l’histoire n’est semble-t-il pas terminée.

Mais qu’est-ce qui fait courir Coco ?
Frédéric Ponsenard : « C’est vous ! C’est vrai ! Dans le film de la Transquadra – très réussi d’ailleurs ! – Frank Lang explique que l’on débarque sur la Transquadra entouré de concurrents, qu’on la dispute avec des copains et qu’on la termine avec des amis. C’est très bien résumé ! C’est exactement ce que je ressens et ce pourquoi je reviens ! »

La Transquadra c’est un peu ton ‘’Camping des Flots Bleus’’ ?
« Je ne cherche pas la place n°17 quand j’arrive au ponton, mais on n’en est pas loin !… Il y a un peu de ça : tu retrouves un endroit, une équipe… Je promets en revanche que je ne mettrai pas de sandales avec des socquettes blanches !
Ça reste une aventure, parce que je suis un amateur pas très entrainé. Il n’y a pas de routine. C’est un plaisir que l’on retourne chercher et on sait où le trouver. On prépare ses petites affaires, son stage de survie… Et une foule de petites étapes préparatoires qui annoncent la course, les retrouvailles avec le large et la part d’inconnu que réserve inévitablement chaque Transquadra.
Je le programme avec beaucoup plus de sérénité que la première fois, parce que j’ai déjà vu le film, mais ça reste un grand voyage à chaque fois. »

Tu te souviens de la première fois ?
« On était 30 bateaux dans l’écluse de Saint-Nazaire. Il y avait beaucoup, beaucoup, d’émotions. Je n’avais jamais traversé l’Atlantique. Je navigue depuis toujours, mais jusque-là jamais très loin et presque toujours en équipage. Je n’étais pas fier, tout seul, à bord de mon A35… avec des émotions qui remontaient de très loin… Et les binious qui sonnaient « Ce n’est qu’un au revoir » ! »

Un long chemin…
Frédéric a commencé sa carrière de marin amateur éclairé à la barre d’un 420, sur la rivière Wouri, à Douala au Cameroun. Il avait 7 ans. Depuis, il n’a jamais cessé de naviguer, là-bas ou en Bretagne. Il a aussi été moniteur de voile, à Roz-Bras dans l’Aven de Pont Aven…

…Jusqu’à la Transquadra
Quand deux pilotes de lignes se rencontrent, ils parlent bateau, c’est bien connu. En effet, lorsqu’il n’est pas en mer, Coco est en l’air, pilote de ligne, tout comme le fut Jean-Noël Tourin, actuel Président de la Transquadra.
« Jean-Noël a été mon instructeur quand je suis passé commandant de bord. Il faut savoir qu’il n’est pas que jaugeur, coureur, bénévole Transquadra. En aéronautique, c’est un Monsieur ! Il était instructeur, chef de groupe instructeur, il a créé une compagnie…
Bref, on a parlé bateau : il préparait la Transquadra 2005. Alors je suis allé le voir au départ, à Saint-Nazaire. »
Trois ans plus tard, les binious sonnaient pour Coco, tandis qu’une solide amitié s’était nouée entre les deux pilotes.

Pas d’aventure sans compétition
Depuis, Frédéric est un fidèle de l’épreuve. Pour cette édition 2024, il a une revanche à prendre : contraint à l’abandon sur la 2e étape en 2021, il peaufine aujourd’hui son Dehler 30 pour ne pas revivre les mêmes problèmes techniques.
Car même s’il se revendique « gros dilettante », il lui suffit d’un zeste de compétition pour basculer en « mode course ». « La compétition m’aide à me mettre dans l’inconfort, à régler tout le temps mes voiles… C’est ce que je viens chercher ! »

Au fait, pourquoi Coco ?
C’était le surnom de sa maman quand elle était petite. Elle ne l’aimait pas ce surnom. Alors, bien sûr, c’est logique, comme elle lui a donné un coup de pouce pour acheter son A35 en vue de sa première Transquadra et qu’elle l’a poussé à y aller dès 2008 (alors qu’il avait prévu de se préparer pour l’édition 2011) le bateau a été baptisé « Coco »… et son skipper avec !
Un joli clin d’œil à cette maman navigatrice.