édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

And the winners are…

« La délivrance !!! Il fait beau et on ouvre les voiles... » Voilà, tout est dit, dans ce court message d’Alex Ozon (Sapristi) : la flotte Atlantique longe ce matin les côtes portugaises dans un flux de nord de 15-20 nœuds, le bonheur !... tandis que le Cap Finisterre a livré cette nuit son verdict : c'est passé à l'Est.
Et à Funchal, tout est prêt pour accueillir le premier concurrent (en temps réel, au moins), ce dimanche.
Bruno Maerten et Olivier Guillerot (Shamrock V) devraient couper la ligne d’arrivée située au nord de Madère en fin d’après-midi, début de soirée.

And the winners are : les partisans de l’intérieur du DST et d’une route au plus près de l’orthodromie et de la bulle anticyclonique. Le Méditerranéen Arnaud Vuillemin (Jubilations Corses) en solitaire et les deux duos David Alonso/Ramon Junemann (Blue Oscar), Philippe Claude/Frédéric Gautier (Champagne) ont tenu bon sur leur option « Est » qui s’est révélée payante, alors qu’une majorité de la flotte avait choisi d’aller chercher du vent plus au large. Ils ont confirmé leurs pôles positions cette nuit au passage du Cap Finisterre. Bravo à eux !

L’ensemble de la flotte Atlantique en a donc enfin fini avec le près, la pluie, le froid. Ils ont tous doublé le Cap Finisterre et profitent désormais du flux porteur des alizés portugais, qui devrait les pousser jusqu’à Madère. Place maintenant à une course de vitesse qui devrait profiter aux bateaux les plus récents.

Je me permets de Jubiler de cette gloire provisoire
Arnaud Vuillemin, à la barre de son JPK 10.10 en a bien conscience, ce qui ne l’empêche pas savourer sa très belle première place du moment : « Ce soir, je savoure ma première place provisoire en temps réel et en temps compensé. Mon option Est, au raz de la zone de dévent a été payante. Tous les copains qui sont montés chercher de la pression à l'ouest n'ont pas été récompensés. Alors je me permets de Jubiler de cette gloire provisoire face aux cadors Bretons et leurs superbes bateaux. Je vais probablement me faire dépasser en temps réel par les Sun Fast ou autres JPK 10.30, mais je commence à espérer un podium.
Je suis à la table à carte, sous spi… j'entends des sifflements, je sors la tête du bateau : plusieurs dauphins sont là aussi, pour faire la fête au coucher de soleil. »
Dans son sillage, Alex Ozon (Sun Fast 3300 - Sapristi), Paolo Mangione (Sun Fast 3600 Ciao Ciao), Frédéric Couture (Sun Fast 3600 – Be Happy), Stéphane Bodin (JPK 10.30 – Wasabi II) sont bien sûr, déjà, à l’attaque.

Bref, une jolie bagarre technique, de génération de bateaux et de rating est engagée ! Les premiers de la flotte Atlantique sont attendus à Madèreà partir de mardi soir ou dans la nuit de mardi à mercredi.

Etai réparé en mer pour Logodenn
Un grand bravo à Eric Tilly et Florent Bouillon qui ont réussi à réparer leur étai en mer… (récit détaillé en fin de news).
Et petite frayeur ou gros stress pour Benoit Cornet (Boldmove Nation) qui nous raconte lui aussi avec humour qu’il a failli refaire une « Thompson »… ouf !
Mauvaise nouvelle en revanche pour Jean-Marc Riebell (What Else) contraint à l'abandon : son électronique de bord ne pouvant pas être réparé avant mardi prochain, il a décidé de rentrer à La Rochelle.

D day pour Bruno et Olivier
Bruno Maerten et Olivier Guillerot (Shamrock V) seront ce soir à Madère, en vainqueurs, en temps réel. Pour le temps compensé, il faudra bien sûr attendre, car leur avance de 115 milles hier s’est réduite à 80 milles ce matin. Tolga Pamir et Sinan Sume (Omm Alize Ocean Racing) font marcher leur Figaro 2 au mieux. Idem pour Jean-Christophe Petit/Grégoire Comby (Sun Fast 3200 - Gilolo) et Antoine et Julien Lacombe (JPK 10.10 – Bidibulle). Mais les vitesses sont homogènes sur l’ensemble de la flotte Méditerranéenne qui trace, dans un bel ensemble, à 7 – 8 nœuds vers Funchal !

Quoiqu’il arrive, Bruno et Olivier peuvent savourer leurs dernières heures de course…  


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 Les mots du large

Arnaud Vuillemin (Jubilations Corses)
« Ce soir, je savoure ma première place provisoire en temps réel et en temps compensé. Mon option Est, au raz de la zone de dévent a été payante. Tous les copains qui sont montés chercher de la pression à l'ouest n'ont pas été récompensés. Pourquoi, cette option Est ? Je trouvais que le vent annoncé à l'ouest était trop de face avec une résultante en VMG défavorable. J'ai choisi un vent plus faible mais mieux orienté, au niveau VMG c'était très positif. Le risque était de devoir prendre le cap Finistère avec un vent de face, c'était l'incertitude. Mais finalement, le gain était malgré tout à l'Est.
Contourner le cap Finistère au près dans le petit temps a été particulièrement difficile, avec 10nds de vent et une mer très chaotique, j'avançais péniblement. Le temps était nuageux et pluvieux le matin. Puis en s'éloignant du cap Finistère sous la DST il y a eu un brouillard intense « à couper au couteau ». C’est une drôle de sensation d’avancer à l'aveugle. Heureusement il y a l'AIS, particulièrement utile à l'approche du DST.
Alors je me permets de Jubiler de cette gloire provisoire face aux cadors bretons et leurs superbes bateaux. Je vais probablement me faire dépasser en temps réel par les Sun Fast ou autres JPK 10.30, mais je commence à espérer un podium. Ce soir c'est couscous et je profite de ma dernière pêche au coucher du soleil.
Je suis à la table à carte, sous spi, … j'entends des sifflements, je sors la tête du bateau, et plusieurs dauphins sont là aussi, pour faire la fête au coucher de soleil.
Bonne soirée »

Paolo Mangione (Ciao Ciao)
« A défaut d’alizés, belle nuit de pleine lune au large du Portugal ! »

Marc Olivier et Jean-Philippe Germain (Emeop)
« 3 jours de près, ce ne sont pas les meilleures conditions pour le Pogo 30... Mais heureusement tous les matins on avait du bleu dans les yeux : le pavillon bleu de Lorient Agglomération ;-)
Merci les Bretons ! »

Gérard Quenot et Jérôme Apolda (Mécanique Expertises)
« Comme attendu nous avons traversé le front météo l’avant dernière nuit : du vent avec des rafales de 20-25 Knts, une mer abrupte et de la pluie ! Nous avons été secoués comme en shaker ! Joli menu estival avec des manœuvres de changement de foc nocturnes, c'est à dire une réduction de surface avec le remplacement du J2 par le J3, puis inversement après le passage du front ou nous pouvons enfin envoyer un spi asymétrique (A5) mais c'est de courte durée, et le vent faiblit à nouveau et revient au SW à l'approche du front secondaire... donc toujours du près ! Nous sommes sur la route du cap Finistère où nous espérons atteindre les vents de secteur Nord pour enfin surfer sous Spi.
Ce matin nous réparons les petites avaries et vérifions le matériel. Indispensable pour la poursuite de la course dans les meilleures conditions !
Coté forme physique et mentale tout va tant que nous grappillons des places... Nous suivons la progression de la course comme tous les concurrents avec le chargement toutes les 4 heures d'un fichier des positions sur nos cartes. Mais il ne faut rien lâcher ! »

Benoit Cornet (Boldmove Nation)
« Chez le bizuth solo Boldmove Nation, on retrouve dans ce pays "chaud" ce qui fait le charme de chez nous. Les sessions interminables de plantage de pieux le noir, sous la pluie et dans la houle de la Mer du Nord, les bords carrés contre le courant façon Solent. Bref, ces petites choses humides et désagréables qui nous font apprécier la voile.
Heureusement, il y a des moments magiques, comme arriver jusqu'à toucher le Cabo de Santo Adrian au réveil de la première vraie sieste de la course...
Cela aurait pu être un remake de l'aventure d'Alex Thomson, mais c'est sans compter sur l'alarme Adrena/Rom arrangé ;-)...
Maintenant au niveau du classement, il y a mieux, mais tout le monde s'en fout, non ? »

Eric Soubrier et Philippe Postel (Asap) (photo)
« Nous n'avons pas eu de temps pour communiquer avec vous car plutôt occupés sur le pont.
Le passage de Gibraltar a été un grand moment. La nuit avec du vent portant en négociant les empannages par le passage sud.
Quel plaisir d'être enfin dans l'atlantique sur Asap avec un vent soutenu. Il y en a marre de la pétole on veut de la glisse !
Voilà un dernier run avant Madère et un peu de repos bien mérité.
Bon dimanche."

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Le récit de la réparation de leur étai en mer pour Logodenn : bravo !!

Je profite du réseau de télécom classique de l’Espagne pour partager notre avarie sur Logodenn.

Après le passage du front et la nuit agitée et humide l’accompagnant, ce matin il y avait une mer un peu levée et le bateau tapait beaucoup au près dans encore 16 – 17 N de vent.
Florent a entendu un bruit sourd vers 7h20 ce matin. Il était sur le pont et a pu constater que notre étai s’était rompu à sa partie haute.

Il m’a tout de suite réveillé et nous avons alors commencé à sécuriser notre mat dans ces conditions un peu musclées. Les 2 drisses frappées sur la Delphinière et sur le ridoir de l’étai, et la balancine comme étai pour remettre notre Solent en fonction. Le bateau avançait quand même bien même si le cap avait été volontairement dégradé pour que le bateau tape moins.

Puis nous avons récupéré l’étai sur le pont et avons constaté la rupture de l’attache de l’étai sur le haut du mat : une réparation semblait faisable avec un transfilage mais nécessitait un petit voyage en haut de mat… impossible dans la mer que nous avions.
Le météo annonçant de la molle assez rapidement nous nous sommes dit que nous pourrions sans doute réparer un peu plus tard dans la journée, mais constatant que notre route nous amenait pratiquement directement à la Corogne nous avons décidé de nous y arrêté, ce serait plus sûr. J’ai évidemment prévenu la course de cette avarie et de nos intentions.

En arrivant à 10 miles de la Corogne le vent est presque complètement tombé et constatant que nous allions perdre un temps important j’ai choisi de monter en tête de mât tout de suite. Nous avions préparé quelques outils ainsi que du dyneema de transfilage et je suis donc partie pour cette aventure !

Je me suis pris rapidement pour Louis Burton pendant le Vendée Globe, la Baie de la Corogne était superbe du haut du mat. Par contre j’ai failli me faire catapulter à plusieurs reprises et j’ai dû m’agrippé au mat en serrant les dents pour ne pas lâcher prise sous l’impulsion du tangage de mât.
Je me suis aidé de ma bouche pour réaliser la réparation, un bras toujours occupé à contrer les mouvements erratiques du mat. Après une dizaine de minutes, de belles émotions et des frottements importants au niveau des cuisses et des mollets, le tour était joué et nous avons pu reprendre notre route vers 15h20.

La réparation a l’air solide et il n’y a pas eu de soucis cet après-midi. De toute façon l’étai va moins servir dans les jours qui arrivent et le portant qui sera l’allure dominante.
En route vers Funchal !! »